1) Le rôle et l'organisation des fournisseurs français de services dans l'EOSC
● Quelle intégration des services dans le portail EOSC ?
○ Comment encourager la mise à disposition à l'échelle européenne de services conçus pour l'échelle nationale?
○ Quel rôle pour les fournisseurs génériques (calcul, hébergement, etc.)
○ Quel rôle pour des plateformes disciplinaires (comme ELIXIR en Sciences de la Vie)
● Quelle organisation pour les fournisseurs de services en France ?
○ Quelle politique d'hébergement des services EOSC?
○ Quelle politique de développement de services dans les institutions ?
○ Qui est responsable de la qualité des services ?
○ Faut-il un portail national de services ?
○ Structure sur le modèle GENCI ?
Boris Dintrans : CINES : plateforme d'archivage. EOSC-hub : a permis d'industrialiser cette plateforme, marketplace. Retour d'Expérience intéressant sur le retour économique de la marketplace. Pas si simple. EOSC : gage de qualité : un service sur la marketplace d'EOSC a été validé dans le cadre de projets/proto, dans le cadre de consortiums : il est digne de confiance. La pérennité doit être assurée : il faut rassurer les utilisateurs (capital). Il doit être bien pensé en termes de soutenabilité financière.
S'assurer de la soutenabilité financière est une difficulté importante. Le système actuel de fourniture atteint ses limites.
Violaine Louvet : intégrer les services GRICAD dans le catalogue EOSC, mais pour qui ? pour quel bénéfice ? EOSC est mal connu des chercheurs. Reste complexe et peu lisible. Inscription au catalogue EOSC: permet d'accompagner les utilisateurs de GRICAD, leur permettra d'aller chercher d'autres services hors GRICAD.
Gilles Matthieu : pour déposer un service sur la marketplace, le fournisseur doit y trouver un intérêt. Intérêt de l'échange et de la mutualisation doit être clair et bien argumenté. Plusieurs niveaux d'échanges : mon service, ouvert aux autres ; faire évoluer le service pour le rendre utile à d'autres ; concevoir un service d'emblée pour des utilisateurs variés. Service déjà développé avec un peu d'interopérabilité : ce service reste sous la houlette du fournisseur. Les utilisateurs ne connaissent pas EOSC et vont plutôt chercher un service sur un portail institutionnel et pas sur la marketplace EOSC : cette marketplace a un intérêt pour un soutien de niveau 2. Analogie avec la fourniture d'électricité : celui qui commercialise n'est pas nécessairement celui qui produit.
Laurent Crouzet : Doit-on centraliser ou fédérer ? EOSC = fédération de ce qui existe déjà, mais pas uniquement. Mutualiser les initiatives locales et introduire une nouvelle façon de faire en Europe.
On fait déjà de l'EOSC sans le savoir en développant des services qui pourront être proposés plus largement. Doit-on tout de suite penser générique ? Mais les bonnes idées partent parfois de communautés spécifiques. Garder une vision stratégique pour que la vision top-down rejoigne les initiatives bottom-up. Il faut y arriver. Donner de la visibilité à l'EOSC, inciter à bien s'organiser vis-à-vis d'EOSC va aider.
Michel Schouppe : L'Europe soutient une coordination au plan national. Mis en place en Allemagne, en Autriche, en Italie : des exemples existent. Fonction des noeuds nationaux de coordination : informer, diffuser, définir des use-case, expliquer EOSC dans la langue nationale. Répertorier des contributions nationales, les faire remonter. Soutenir les délégués nationaux. Interagir avec les organisations mandatées. Beaucoup de fonctions pour ces noeuds.
2) Impliquer les chercheuses et les chercheurs
● Qui est responsable de l'usage (et de l'utilité) des services ?
● Comment favoriser l'usage du portail dans les différentes communautés de recherche ?
● Au niveau institutionnel, comment garantir l'accès aux services de l'EOSC ? Quel rôle pour le CNRS? les RPO?
Michel Schouppe : Confiance des utilisateurs, comment l'augmenter ? Augmenter le caractère opérationnel de l'EOSC. Procurement cette année, pour mettre à disposition des services. Documentation sur la qualité des services. Tenir compte de la diversité des chercheurs. Autonomiser l'utilisateur, le rendre responsable de ce qu'il veut faire.
Il n'y a pas les chercheurs d'un côté et l'EOSC de l'autre : rôle croissant de l'association EOSC pour engager les chercheurs dans la construction d'EOSC. L'association doit être un partenaire fort.
Laurent Crouzet : Importance de l'association. A beaucoup poussé les institutions à adhérer à l'association, et à y jouer un rôle. L'AISBL a démarré, encore du chemin à accomplir, mais rôle essentiel. Le SRIA (Strategic Research and Innovation Agenda) est très déterminant. AISBL dynamique, avec une participation active des membres. Pourrait aller plus vite...
Violaine Louvet : Gros décalage entre le terrain et ce qu'on veut mettre en place au niveau européen. Ce décalage semble augmenter...Même les services de proximité sont mal connus des chercheurs. Certaines communautés très structurées sont très présentes dans les projets EOSC, mais, même dans ces communautés, existence d'une longue traîne. Proximité pour accompagner les chercheurs vers les services correspondant à leurs besoins. Difficile à combler.
Boris Dintrans : Plus positif que Violaine Louvet : Importance des RIA (Research and Innovation Action) : outil adapté pour attirer des chercheurs vers des services à partir d'un use case scientifique amenant à des workflows qui arriveront sur la marketplace d'EOSC. Financièrement pas évident, mais tendance très positive. Exemple positif de EOSC-Pillar. La journée EOSC-France montre que les choses avancent.
Gilles Matthieu : neutre sur le court terme et optimiste sur le long terme. Les choses prennent du temps. Comme VL, loin d'être gagné, mais on peut y arriver. Pour les chercheurs, EOSC est encore considéré comme un cadre politico-administratif. Utiliser EOSC-Pillar pour produire des use cases, des démonstrateurs qui fournissent un service qui sera reconnu. Faire connaître les services d'EOSC plutôt que l'EOSC lui-même : l'EOSC est un label de qualité sur des services. Importance du réseau de proximité pour orienter les utilisateurs vers des services (pas forcément EOSC).
3) Assurer la pérennité financière de l'EOSC
● Quel modèle de financement, en gardant en tête que les services doivent être « free at the point of use » ? Différence de modèle entre l'EOSC Core / Exchange / Data federation
● Quelle mutualisation au niveau national, régional, institutionnel ?
● Quel rôle pour le MESRI, pour la CE, et pour les RPO (Research Performing Organisations)
Boris Dintrans : Business model : le coeur du problème. Pour le chercheur, qui va payer pour qu'il puisse utiliser les services (payants) sur la marketplace ? Le modèle du chercheur payeur ne fonctionne pas : cette granularité n'est pas adaptée. Remonter à l'étage au-dessus : les institutions doivent discuter avec l'EOSC Association pour participer au financement des services (modèles divers de cofinancement) : faire vivre des services à disposition des chercheurs.
Gilles Matthieu : Le financement dépend de la nature du service (en particulier en matière de ressources humaines). Mettre en place un réseau de compétences assez transverses (exemple de France-Grilles). Une affaire de cotisations fixes, sur la base d'une consommation ? Free at the point of use : compatible avec un modèle « premium », gratuit tant que la consommation reste en dessous d'une limite, payant au-dessus ?
Intérêt d'un budget national pour permettre à des institutions d'ouvrir leurs services ?
Violaine Louvet : d'accord avec ce qui a été dit. L'échelle national est la bonne, et la coordination actuelle est une bonne voie. Exemple de GRICAD, financé par des établissements locaux (y compris CNRS), pour équipement et RH (important). Comment articuler cela avec l'échelle nationale et européenne ; un gros travail.
Laurent Crouzet : un certain nombre de projets européens financés ont des livrables sur un business model : faire une consolidation de ce qui est sorti de ces projets. Pas assez de suivi de l'excellent travail qui a été fait. On ne doit pas demander directement au chercheur de payer : il préfèrera faire ses propres développements... la « gratuité d'affichage » est de mise. Chercher le bon niveau de mutualisation : ne croit pas à un service national centralisé. Niveau : où sont les compétences : trouver les compétences reste encore plus difficile que de trouver de l'argent. Mutualisation des compétences-mutualiser des services – mutualiser des infrastructures (de plus en plus grosses, de plus en plus chères). Une bonne organisation donnera un niveau de visibilité et d'explicabilité aux financeurs, qui comprendront mieux ce qu'ils financent.
Michel Schouppe : Plusieurs modèles de financement : pour EOSC-CORE et EOSC-EXCHANGE, plateforme qui fédère et expose les ressources fédérées, et pour pérenniser la connexion des éléments qui sont fédérés. Payer au fournisseur de service la différence du fait que son service est exposé à plus d'utilisateurs. Un GT s'occupe de la pérennisation du modèle EOSC. Consolider les résultats des projets passés. Fournir d'ici les deux prochaines années des scénarios et des financements pour les deux types de pérennisation. On est encore dans une phase de définition. Les multiples éléments de réponse doivent être agrégés. Processus complexe. Travail en cours. La contribution de la Task Force de l'association est essentielle. Dans le cadre d'un partenariat entre le niveau européen le niveau national et le niveau institutionnel.
4) Clés pour rendre l'EOSC plus identifiable, plus lisible pour les utilisateurs ?
Gilles Matthieu : rendre les services plus visibles ? la visibilité d'EOSC viendra avec la visibilité de ces services. Un service qui fonctionne amènera plus que des présentations dans des réunions
Emphase sur la gouvernance EOSC, sur les politiques en Science Ouverte. La partie tangible pour le chercheur n'existe pas encore vraiment. Un catalogue de services existe, mais pas la capacité de créer des workflows opérationnels
Laurent Crouzet : Faire des présentations ne suffit pas, mais il faut inciter les membres de l'association à « se lancer », à participer à des Groupes Thematique divers, à exprimer des besoins. Ce travail amont est indispensable. L'association est là pour organiser ce travail. Il faut accepter d'y passer du temps.
Boris Dintrans : Le calcul intensif représente un bon exemple (EURO-HPC) : la mutualisation a été résolue. Mais, ce qui est « data centré » est beaucoup plus délicat, du fait de la durée longue dans le temps, avec des contraintes diverses plus fortes que dans le cas du calcul. Si on n'y est pas encore, c'est que c'est compliqué par nature. Les chercheurs y viendront parce qu'ils ont des besoins qu'ils ne trouveront pas à une échelle plus locale et parce que ces services seront soutenus financièrement « par ailleurs » (c'est à dire pas par le chercheur).
Violaine Louvet : En fin de projet, le budget projet est épuisé, et ne permet pas de continuer de s'occuper des données produites. Besoin d'interfaces entre les services et les besoins des chercheurs.
Laurent Crouzet : Cependant, le chercheur ne doit pas totalement se désintéresser de ces couches-là. Continuum d'intérêt entre chercheurs et opération des services.
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